INCLUSION DES ENFANTS SOUFFRANT DE TROUBLES ENVAHISSANT DU DÉVELOPPEMENTSport et handicap : l’ASPTT Metz tend la main aux autistes (en partenariat avec la Fondation Orange)
Trois enfants autistes ont suivi, durant toute la saison, les entraînements de judo dispensés à l’ASPTT Metz. Les résultats sont probants : les enfants se sont bien intégrés et il y en a même un qui s’est mis à parler…
PHOTO : « Ce qui est beau, c’est qu’à six ans, il n’y a ni gêne, ni jugement. L’enfant qu’il soit autiste ou non, est un copain comme un autre », se réjouit Bernard Delbare, fidèle bénévole de l’ASPTT Metz judo. Photo Anthony PICORÉ
Travail au sol, courses, esquives, chutes arrière. Rémy et Sophie, deux judokas de l’ASPTT Metz, apprennent chaque mercredi les bases de leur sport préféré. Tous deux progressent mais chez Rémy, atteint de troubles du spectre autistique, le tatami a transformé sa vie. « Rémy parle ! », se réjouit Fabrice Georgen, infirmier au centre médico-psychologique Winnicott. Malgré son handicap, Rémy est scolarisé – comme tous les enfants de son âge – mais n’avait jamais osé pratiquer un sport. Et l’ASPTT judo lui a ouvert ses portes. « Rémy ne parlait pas en début de saison. Je le vois sur le tatami, il écoute les consignes et prononce quelques mots. Jusqu’à maintenant, il ne faisait qu’imiter ses camarades. Il se met à parler grâce au judo mais aussi grâce à tout ce qu’on a pu mettre en place pour favoriser son intégration avec les médecins, les parents, les enseignants », explique l’infirmier.
Rémy n’est pas le seul à s’entraîner chaque mercredi depuis septembre. Ils sont trois patients de l’hôpital de jour Winnicott à partager un moment de récréation et d’apprentissage avec les autres adhérents de l’ASPTT. « On parle de patients car les enfants souffrant de troubles envahissant du développement viennent à l’ASPTT dans le cadre de leur suivi médical. C’est sur prescription du médecin », reprend l’infirmier.
« Rassurer les parents »
« Avant de convaincre l’enfant de venir, il faut rassurer les parents et les mettre en confiance. Car quand leurs petits font des crises en public, ils ont tendance à s’isoler socialement. Ils ont peur du regard des autres ou tout simplement de gêner. les trois enfants qui pratiquent le judo avec les autres ont un degré de troubles faibles. Tous ne pourraient pas être là », ajoute Emmanuelle Bricher, cadre de santé au centre médico-psychologique. Un entraîneur supervise, deux infirmières l’épaulent et surveillent le bon déroulement de l’entraînement. Bernard Delbare, fidèle bénévole de l’ASPTT, apprécie la présence du corps médical. Car il y a quelques années, c’est lui qui tentait d’intégrer, seul, des enfants autistes à ses séances. « Des parents ont déjà poussé la porte. Les cas sont rares mais je me souviens d’un jeune garçon qui avait pris goût au judo. La première fois qu’on a essayé de lui saisir le kimono, il ne voulait pas qu’on le touche mais il s’est vite intégré. C’est ça, la magie du sport. Surtout à six ans, les enfants ne savent même pas qu’il joue avec un autre souffrant de troubles. À cet âge-là, c’est un copain comme un autre. Il n’y a pas de gêne, de tension ou de jugement. »
« On aimerait qu’ils reviennent comme adhérents mais pour cela, il nous faudrait un éducateur spécialisé. C’est à envisager, pourquoi pas… », annonce Jérôme Ast, le directeur de la structure sportive.
En attendant, malgré leurs différences, Rémy, Thibault et Alexandre ont passé une saison sportive comme les autres. Thibault a même été repéré par les entraîneurs et devrait revenir en dehors de sa prescription. Son papa parle de prendre une licence pour devenir un adhérent de l’ASPTT. Comme un autre.
Marjorie THOMAS
https://www.republicain-lorrain.fr/sports/2018/06/07/sport-et-handicap-l-asptt-metz-tend-la-main-aux-autistes
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